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Titre : Prince Jean
Date : 13 octobre 2009
Article N°54
J’aurais pu également choisir un autre titre comme « le fils à papa », le Dauphin, le Nappys (acronyme désignant la jeunesse dorée parisienne des quartiers Neuilly-Auteuil-Pereire-Passy), le futur prix Nobel de la paix, le futur entraîneur de l’équipe de France, etc.
J’y ajoute donc ce petit article bien modeste en comparaison de la profusion de ceux disponibles sur le Net.
Comme beaucoup de Français - en tout cas je l’imagine - je suis quand même scandalisé par l’évolution fulgurante de ce garçon (je peux aussi écrire adolescent...) dans le monde politique.
J’écoutais MM Xavier Bertrand, François Coppé et Frédéric Lefevbre (entres autres), plaider en faveur de Mr. Jean.
Leur argument essentiel étant « Il a été élu démocratiquement ». Elu conseiller général du canton de Neuilly-Sud au suffrage universel, oui mais dans un fief sans danger et tout acquis à la personnalité de son patronyme.
J’aurais préféré qu’il s’essaye à prendre un canton à l’opposition par exemple. Avec Neuilly, les jeux étaient déjà faits. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire (le Cid - Pierre Corneille). Alors, on pourra me taxer que mon exemple s’apparenterait à un parachutage. D’accord, mais cela aurait eu plus de panache.
Ensuite, et très rapidement, il a été élu président de groupe au conseil général des Hauts-de-Seine par (ses) pairs (pour faire simple, par tous ses amis de l’UMP).
Quant à son « pedigree » intellectuel, il faut rappeler qu’il n’est détenteur que du bac et est actuellement en seconde année de droit. Je connais des personnes avec des bacs + 5, DEUG, Maîtrise qui sont toujours en recherche d’emploi... Lui, le DEUG, il essaie toujours de l’obtenir (d’habitude, c’est un diplôme obtenu à 21 ans)...
Alors, à 23 ans, prendre le poste de L’EPAD (l'Etablissement Public d'Aménagement de La Défense) semble bien du favoritisme. J’aurais bien aimé dans ce cas, que l’on utilise le principe du CV anonyme et plusieurs candidats...
Ce n’est pas une critique sur l’âge de ce garçon, mais la manière dont il a acquis ses premières responsabilités et celle future (car elle n’est pas encore votée), de cette présidence de l’EPAD.
Bien sur que son nom jour en sa faveur. Tous les discours de ses amis de l’UMP n’y changeront rien. C’est comme ça ! Enfin, ce n’est pas l’individu lambda qui pourrait épouser la fille du géant de l’électroménager et de l’électronique Darty. On n’est pas dans un « remake » du film « Coup de foudre à Notting Hill » ; cette merveilleuse histoire d’amour ne peut être que cinématographique. La vraie vie, c’est « Qui se ressemble, s’assemble »...
Ses amis UMP arguent également qu’il faudra le juger sur ses actes et résultats. Imaginez un instant que l’on adopte cette position à un pilote débutant à qui l’on confie 300 passagers d’un Boeing 747 par exemple. Moi, je ne monte pas. Bien sûr c’est très caricatural, les enjeux de l’EPAD ne mettent pas en cause la vie de personnes mais je trouve cette (future) promotion indécente.
C’est vraiment un feuilleton de type « Petites histoires de famille »...
Pour être tout à fait complet, je n’occulte nullement les mêmes actes qui se sont produits du temps où l’opposition était en responsabilité. Il ne s’agit pas d’un avis de gauchiste invétéré à l’encontre de la majorité, c’est uniquement une question d’équité.
MAJ 18/10/2009 : 1) - Monsieur Patrick Devedjian, actuel président du conseil d'administration de l'EPAD, avait fait valoir à Matignon, son souhait de prolonger son mandat jusqu'en 2011. Matignon avait accepté cette dérogation. Par contre, arrivée à l'Elysée, cette requête a été retoquée. De la préméditation? Mais non!
2) - J'ai entendu de nombreux députés UMP préciser que la nomination au poste de la présidence du Conseil d'Administration de l'EPAD est soumise à un vote, donc une sorte d'élection. En conséquence, il ne s'agissait nullement d'une nomination. Bel euphémisme! Rappelons la composition de ce conseil d'administration de 18 membres. a) Le président de la Chambre de commerce et d'industrie des Hauts-de-Seine (proche de N. Sarkozy), b) Neuf administrateurs d’Etat (tous de la majorité évidemment), c) Huit représentants des collectivités locales (4 UMP, 2 PS et 2 PC).
Vous me voyez venir... Au mieux, 14 voix d'attendues. Comment ces neuf hauts fonctionnaires, sous tutelle de l'Etat, donc de la majorité pourraient s'opposer à la volonté de notre cher Président? Quelques coups de téléphone bien appropriés ou mieux, l'intervention des Balkany (Isabelle : vice-présidente du conseil général du 9-2 et Patrick, maire de Levallois-Perret). Ces deux personnages ont un pouvoir exceptionnel dans les rangs de la majorité UMP. Bref, un état dans l'état et Isabelle n'a pas, d'après des sources autorisées, d'atomes crochus avec M. Devedjian. Cette « élection » deviendra donc un plébiscite pour le Prince. Dans tous les cas, il ne devrait pas y avoir photo !
3) - Enfin, Monsieur Jean est destiné à récupérer, en 2011, la présidence du Conseil Général des Hauts de Seine (détenue actuellement par Monsieur Patrick Devedjian qui souhaiterait bien se représenter… ; il en a des responsabilités ce brave homme... chargé en plus du plan de relance).
Que la majorité montre, pour une fois, un peu décence! Mais il semble que ce soit une qualité bannie en politique. Donc, M. Jean sera élu le 4 décembre 2009 à la présidence du conseil d'administration de l'EPAD (hormis un désistement de dernière minute occasionné par la vindicte du « peuple »)... Joli tremplin pour prendre la tête des Hauts de Seine en 2011.
MAJ 23/10/2009 : Le jeudi 22 octobre, M. Jean Sarkozy faisait savoir, via l'AFP et une interview en direct au 20 heures de France 2, qu'il ne postulait plus à la présidence de l'EPAD. Il se contenterait d'une place au Conseil d'Administration sans en revendiquer la présidence. Tout ça pour ça? Quand je pense que pendant 2 semaines, tous ses amis de la majorité ont défendu Monsieur « Le fils de », je reste perplexe d'entendre les mêmes, aujourd'hui, reconnaître que c'est une sage et responsable décision. Il avait toutes les capacités il y a encore quelques heures et maintenant, il cale, si près du but. Il ne faut pas avoir beaucoup d'amour propre chez nos hommes politiques pour se contredire à un tel point. Si j'étais homme politique, je serais mal dans ma peau. Avoir défendu mordicus cette responsabilité et de voir anéantir tous mes efforts pas cette récente prise de position. J'imagine que la vengeance, qui est un plat qui se mange froid, va être cinglante. Monsieur Jean doit être contrarié. Suffit d'attendre...
MAJ 08/12/2009 : La députée-maire UMP de Puteaux (Hauts-de-Seine) Joëlle Ceccaldi-Raynaud a été élue, ce vendredi, à la présidence de l’Etablissement public d’aménagement de la Défense (Epad), où elle pourrait succéder à Patrick Devedjian après la polémique sur la candidature, finalement avortée, de Jean Sarkozy. Un élection sans grande surprise: l’élue de Puteaux, où s’étend une partie du quartier d’affaires, était favorite face au seul autre candidat déclaré, le maire (PCF) de Nanterre Patrick Jarry. Cela permet de garder bien au chaud pour le futur de M. Jean, ce poste tant convoité...
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