(Licence)

Titre : Identité Nationale. What else ?

Date : 03 novembre 2009

Article N°56

Il fallait bien trouver un sujet qui détourne une partie des vrais problèmes du citoyen lambda.

Voilà Monsieur Eric Besson, sniper de la majorité sur les problèmes de l’immigration qui est en charge de cette mission que personne n’avait, à ma connaissance, revendiquée. Bien que compte tenu de la crise économique et sociale, les problèmes avec les étrangers deviennent plus criants.

Mais bon, les élections régionales ont lieu en mars 2010… Il faut bien détourner les Français de leurs préoccupations quotidiennes. Les sujets actuels étant un peu trop embarrassants (changement de statut de la poste, la taxe professionnelle, la réforme des collectivités locales, la loi de finance 2010, etc.).

Alors, pour faire court, la question est donc : c’est quoi d’être français ? Curieux, je ne m’étais jamais, jusqu’à présent, posé cette question.

La masturbation intellectuelle ou la sodomisation des coléoptères m’est un peu indifférente.

Sûrement que le sujet doit être intéressant. D’après les analystes et politiciens de tout bord, il semble que le sujet mérite d’être mis sur la table. Why not.

Je me détourne de cette unanimité car je ne vois pas de réel(s) problème(s) à mon existence de français sur le territoire national. Hormis si l’on associe identité et immigration. Là, je pense que le périmètre de la discussion change du tout au tout. Sans faire preuve de naïveté ou de racisme primaire, je pense que ce thème est fortement dépendant de l’immigration. Et c’est à cause de cette connotation que le débat semble à la base faussé.

Mais pourquoi aujourd’hui évoquer ce sujet ? Quel est le but visé par ce gouvernement ? Donc, déjà suspicion. Récupérer le solde des électeurs du Front National ? L'arrivée des prochaines élections régionales?

Si je ne suis pas bien dans ma condition de français, je n’ai qu’à quitter mon pays. C’est quoi ce débat ? La France a été enrichie par toutes les immigrations du passé. On n’est pas français de base. On vient de quelque part. Mais aujourd’hui, en 2009, venir de quelque part semble poser problème alors qu’il y a encore quelques dizaines d'années cela ne semblait pas poser problème. Prenons l'exemple de la reconstruction du pays, à la fin de la seconde guerre mondiale, où l’appelle à la main d’œuvre étrangère aura été massive. Mais à cette époque il y avait du travail et malheureusement, en 2009, le travail se fait rare...

Je suis parti sur le terrain de l’étranger car dans identité nationale, je ne peux occulter que le sujet de fond est la place de l’étranger dans notre pays et en conséquence, comment se place un français « de souche » vis à vis d’un immigré. Mais j’ajoute immédiatement un argument, le problème n’est pas l’identité mais l’intégration de nos étrangers. Intégration totalement ratée malgré les gouvernements successifs et les 15 plans banlieues qui se sont succédés sans de réels succès.

Ce débat se traduira par des réunions avec les « forces vives » de notre nation (mais c’est quoi une force vive ?). D’après M. Eric Besson, une force vive est constituée de : « parlementaires et élus locaux, réseaux des élus de la diversité, mouvements associatifs, enseignants, élèves et parents d'élèves de l'enseignement primaire, secondaire et supérieur, organisations syndicales et patronales, représentants des cultes, associations patriotiques. »

Toutefois, « Les organisateurs pourront ouvrir ces réunions au public ». Mais pour ce faire, il faudra se rendre dans les préfectures. Curieux mais admettons. Pour faire plus populaire, un site a été ouvert. Il fallait bien ce moyen technique moderne pour toucher le citoyen qui aura besoin de s’exprimer sur son éventuelle difficulté d’être français.

Je suis surpris (pour ne pas dire choqué) de constater que le gouvernement fait encore diversion sur un sujet sensible mais qui est bien loin des priorités actuelles des français.

L’identité nationale c’est simplement la République avec son axiome « Liberté, Egalité, Fraternité ».

Rayer les mentions inutiles car de ces trois fondements, j’ai de plus en plus de difficulté à en trouver un (ou plusieurs) encore d’actualité en 2009. Bien sûr, nous ne sommes pas dans une dictature. Ne déformons pas mes propos. Mais les mots « Egalité » et « Fraternité » me paraissent bien malades aujourd’hui. Je ne pense pas que se soit la seule présence des étrangers qui en est la cause, et je me tournerais bien volontiers vers les politiques sociales, financières et économiques menées depuis des années...

Que les citoyens aient déjà un travail attractif, un salaire décent, un accès aux soins, une retraite méritée ! Quand ces évidences seront respectées, on pourra alors se poser la question de ce qu’est l’identité nationale...

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