Titre : Audition de M. Bernard Tapie sur l'affaire ADIDAS
Date : 15 septembre 2008
Article N°2
On peut détester ou apprécier le personnage mais l’audition de M. Tapie par la Commission des Finances aura été un vrai régal.
Je ne suis pas un fervent adepte de ce personnage compte tenu de la manière dont il a géré ses rachats-reventes de sociétés dans les années 1980 (Terraillon, Wonder, Look, Manufrance, La Vie Claire…). Cependant, je dois lui concéder quelques atouts.
Les esprits chagrins pourront évoquer ses qualités d’acteur, on ne pourra lui enlever qu’il connaissait parfaitement son sujet. La discrétion de son avocat, pendant les 3H45 de l’audience, démontre ce jugement.
Cette procédure date de plus de quinze ans. Si M. Tapie a « fraudé », comment se fait-il qu’aucune autorité juridique et législative n’ont été en mesure de le démontrer ?
Ils ont eu à leur disposition tout un arsenal juridique et financier, qui aurait dû mettre en évidence toute malversation. Alors pourquoi, en septembre 2008, M. Tapie est-il toujours debout?
Parce qu’il a profité des lois. L’état doit être bien en peine de trouver le moindre élément permettant de lui soustraire ces 400 millions (qui serviront principalement à rembourser ses dettes) auxquels s’ajoute son dédommagement moral de quelques 40 millions.
Ayant suivi l’intégralité de cette audition, j’ai trouvé les parlementaires bien en peine pour le déstabiliser et le mettre en difficulté. M. Tapie aura été vainqueur (pour le moment du moins) par KO technique.
Le parlement vote des lois tellement alambiquées, tellement complexes que quelqu’un de bien conseillé qui, de plus, possède un génome de businessman, profite alors des failles inévitables. L’état est donc l’arroseur arrosé.
Mais je n’oublis pas que se sera vous comme moi, qui contribueront à financer cette douloureuse facture.
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