![]() |
|
|
Titre : Hadopi...pi...piDate : 12 mars 2009Article N°37Je n’ai pas par ces quelques lignes, la prétention de rivaliser avec la pléthore d’articles, forums, blogs, relatifs à la discussion de cette loi à l’assemblée cette semaine. Le Sénat l’ayant déjà adopté en octobre 2008. Comme chacun sans doute, nous avons au Parlement l’élite des compétents techniques dans le domaine… Quelques réflexions pour apporter une très modeste contribution à ce qui sera bientôt voté par notre parlement n’ayant aucun doute sur le fait que cette loi sera forcément votée. Quant à son application, je serais plus réservé…. Première réflexion : la coupure du tuyau Internet. Si j’étais cohérent avec nos parlementaires, j’appliquerais une disposition analogue aux circuits de distribution du courrier postal. En effet, pourquoi faire une différence entre ces deux modes de transmission de l’information ? Je peux très bien émettre ou recevoir un contenu illicite par une lettre et personne ne vient vérifier le contenu de ce que je reçois ou de ce que j’émets. L’accès à Internet est pour moi un droit inaliénable. Interdire l’accès à l’information (au sens large) à un citoyen est illégale. Surtout que maintenant, de nombreux services sont gérés via le Web (paiements factures, gestion bancaire, suivi des remboursements de soins…). Quid de ces aspects ? Diminuer la bande passante ADSL ? Plus de télé dans ce cas (déjà pour les offres triple play). Cela promet des litiges intéressants. Seconde réflexion : la perte des recettes du monde musical ou cinématographique. Là, on touche un point sensible. Qui profite des revenus de la vente des œuvres musicales ou cinématographiques ? Les « Majors » bien sûr ! J’ai écouté avec attention un débat télévisé avec la présence de M. Pascal Negre patron d’Universal Music. Affligeant ! « Il faut laisser du temps au temps », aura été la seule phrase que j’aurais retenu. Cela fait plus de dix ans que les technologies et les procédés de diffusions ont explosés, mais les idées passéistes de ce patron ont la vie dure. C’est pour cela que le hobby de ces Majors se fait aussi fort, afin qu’ils puissent conserver leurs acquis passés. Aucune action de ces Majors pour s’adapter aux nouvelles méthodes de diffusion des œuvres cinématographiques ou musicales. Surtout ne pas se poser la question de la diffusion en supports CD (totalement dépassés) ou DVD ? De la non mise à disposition chez les centrales de vente de musiques en lignes des catalogues musicaux complets (le monopole a la vie dure). Les films ou musiques les plus téléchargés sont ceux ou celles qui sont les plus vendus ou écoutées. Alors, où est l’erreur ? Un morceau de musique qui n’est pas téléchargé n’est pas vendu, c’est la triste réalité des faits ! Ma position est très basique : Hadopi est une usine à gaz ! Environ 7 millions par an pour la faire fonctionner (+ frais chez les FAI). Empêcher le téléchargement illégal est une utopie. Aujourd’hui, il existe tout un arsenal d’outils et de systèmes pour masquer son adresse IP et pour copier films et musiques. Le streaming est facilement « piratable ». Les fichiers flv, swf… étant copiés dans votre cache internet. Pour les passionnés de musique, les logiciels permettant d’extraire ensuite la bande son sont disponibles sur le Web sans problème. Le danger est ceux utilisant le WiFi et qui peuvent voir leur adresse IP elle, piratée. Si j’ai bien compris le contenu de cette loi, c’est à l’internaute de prouver son innocence. C’est donc ce point là qui est le plus discutable et même liberticide comme disent certains ! Sans penser pleinement piratage, prenez votre temps et fouinez sur le Web à la recherche de sites étrangers russes et même japonais. Un fichier mp3 à toujours l’extension MP3 et le titre est généralement conservé dans sa version native, quelle que soit la langue du site en question. Vous trouvez aisément des MP3 à 128 Kbits en toute légalité de téléchargement gratuit. Pour les sites un peu plus sioux, l’analyse du code HTML des pages Web et un peu de Wget, en ont vite raison. Mais là, je pirate. Le travail, je le concède, est un plus lourd que des échanges par P2P, mais je devrais être moins facilement repéré. Hormis les cas extrêmes de copies à haute dose, le gouvernement met en place un marteau pilon pour écraser une mouche. La majorité des téléchargements illégaux, n’empêchent pas ceux qui téléchargent d’aller à des concerts ou visionner des films. Ils veulent juste vérifier avant de payer 20 euros un DVD ou 8 euros une place de cinéma. Acheter un CD complet pour ne se satisfaire que de un ou deux morceaux est abusif. Et puis quid des taxes sur les supports vierges ayant été instaurées et sensées compenser les copies illégales ?? Encore une fois, double peine. Vaste sujet, juste effleuré avec mes colères de vieux soixante-huitard attardé…. MAJ 27/03/2009 : Les parlementaires européens viennent de prendre une décision à une écrasante majorité, réaffirmant que « ...l'accès au Net est un droit fondamental pour tous les citoyens. ». Cette décision est consultable sur ce site. Bien sur, le Parlement européen ne peut intervenir dans la manière dont chaque état décline ses décisions, mais cela devrait pourtant interpeller Mme Christine Albanel ministre de la culture et ses amis du gouvernement qui auront tant prôné cette loi de riposte graduée. Enfin une décision qui pourrait reconcilier quelques français avec l'Europe... MAJ 15/06/2009 : Le Conseil Constitutionnel, le 10 juin 2009, a rendu son verdict sur les articles litigieux de la loi Hadopi. L'article majeur qui posait problème, (le pouvoir de cette Haute Autorité de couper la connexion Internet d'un abonné) aura été « retoquée ». Le détail de cette décision sur ce site.
|