Titre : Les portiques de la République
Date : 19 mai 2009
Article N°36
Et voilà! Un nouvel événement sociétal et immédiatement le gouvernement s'empresse d'annoncer, pour l'heure, une réflexion, mais qui va finir par se traduire dans la loi de nouvelles mesures visant à éradiquer la violence à l'intérieur des établissements scolaires.
Effet d'annonce comme d'habitude! Bien sûr qu'il y a un problème ! Mais traitons le fond et non pas des mesurettes de forme qui donnent l'impression que le gouvernement s'implique dans le traitement de ce fléau qui devient de plus en plus inquiétant.
J'écris « effet d'annonce » car, qui peut croire que l'installation de portique à l'entrée des écoles ou des classes sera la panacée pour remédier à cette violence ? Est-ce que Monsieur Darcos à parcouru les enceintes d’écoles ? Des grilles constituées de barreaux espacés de 15 à 20 centimètres. Une hauteur de ces grilles de deux mètres au mieux. Toutes les conditions sont requises pour lancer une arme par dessus ces grilles ou la glisser à travers les barreaux. Lors des récréations ou des attentes de début de cours, il sera facile à un adolescent de récupérer son outil de mort.
Admettons cependant que ces portiques soient en entrée de la zone des cours (de la classe elle-même, pourquoi pas), alors bonjour les temps de vérification… Les compas, ciseaux, règles en métal et peut être même certains appareils dentaires, vont déclencher le système à tout va. Bref, d’une manière pratique, je ne vois pas le commencement d’un début de solution avec de tels systèmes.
Enfin, je suppose encore que cela fonctionne. Si quelqu’un a vraiment l’intention de nuire à un autre adolescent ou à un professeur, il va l’attendre à la sortie de l’établissement. Le problème aura été reporté à l’extérieur. Très fort !
Le problème de fond concerne les parents. Pour moi, ce sont eux les responsables avant tout. Ils ont baissé les bras devant leurs enfants. L’Enfant Roi !!!! Plus question de réprimandes, de fessées, d’une claque. Le pauvre va être traumatisé. On lui installe sa console et une télé dans sa chambre dès six ans (et parfois même avant). Quant aux professeurs ou instituteurs, plus question d’infliger une claque ou une réprimande car goto prison ou amende sans passer par la case départ. Formidable les nouvelles approches de l’éducation des enfants !
Je ne parle même pas des enfants qui terrorisent leurs parents dans certaines familles ; ils sont devenus les caïds. Et là, aucun soutien. La famille n’ose pas en parler aux autorités ou associations car elle passerait pour faible et incapable de se faire respecter. Quelle honte avouée devant les autres familles !
Les parents travaillent tous les deux de plus en plus souvent. Quel temps leurs restent-ils pour suivre et s’occuper de leurs progénitures ? Métro, boulot, dodo. Il faut d’abord payer sa pitance de chaque jour, donc priorité au travail… pour ceux qui ont la chance d’en avoir. Après on voit ce qui reste pour faire la cuisine, les courses, le ménage et se détendre devant des émissions débiles. Quelles disponibilités leur reste t-il pour l’écoute de leurs enfants ? Il arrive quand le temps de s’occuper de leurs devoirs, de leur expliquer les évènements de société et leurs dérives, ce qui est bien, limite et mal ?
Bien évidemment, il y a des familles qui arrivent à concilier ces contraintes. Question d’éducation aussi. Quel est le profile sociétal de ces ados agresseurs ? Familles recomposées ? Mal intégrée ? Là, je cale et avoue mon ignorance. Mais j’imagine que toutes les structures de familles sont touchées, à plus ou moins grande échelle.
Je suis convaincu que la présence d’éducateurs dans les écoles est un plus. Les experts annoncent que cela a ses limites : à l’intérieur de la classe, il n’y a plus que le professeur et ses élèves. D’accord, mais il ne faut pas attendre le passage à l’acte lui-même. C’est le rôle fondamental de ces éducateurs : être à l’écoute en entrée d’établissement, en récréation, des états d’âmes de certains et d’anticiper tout dérapage. Ils sont des confidents ! Mais ce type de choix coûte ! Installer de la technique est plus simple que traiter de l’humain.
Je peux proposer à Monsieur Darcos d’installer des caméras de surveillance dans les classes. Cela n’empêchera pas l’agression mais réconfortera une partie de la communauté parentale et gouvernementale.
En conclusion, comme citait un internaute sur un forum : ces installations de portiques « C’est refaire les plâtres dans une maison en ruine. ». Jolie formule !
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