Titre : Loto à l’éducation nationale
Date : 20 octobre 2009
Article N°47
Un peu de retard pour rebondir sur cette saugrenue idée de M. Martin Hirch (Haut commissaire à la Jeunesse), de proposer aux élèves assidus de bénéficier d’une « cagnotte » en fin d’année scolaire.
« Cagnotte » entre guillemets car, semble t’il, c’est un gros mot d’utiliser cette expression…. Pourtant, moi je suis primaire et la définition qui en a été faite en son temps (annonce effectuée autour des 6 ou 7 octobre 2009) ressemble bien à une notion de cagnotte.
Comme de nombreux parlementaires et français, je trouve cette proposition indigne de notre république. « Marchandiser » l’assiduité d’un élève ? On marche de plus en plus sur la tête ! Comment des responsables politiques sensés et normalement intelligents peuvent-ils imaginer ce type de réponse à un problème qui relève plus de la responsabilité parentale que de la récompense pécuniaire ?
Payer des élèves pour s’assurer qu’ils suivront correctement les cours dispensés dans les lycées professionnels (cette mesure ne concernant que les établissements professionnels). Les bras m’en tombent !
Je rappelle gentiment mais fermement que nous payons déjà pour assurer l'éducation des élèves. Entre 6 000 et 8000 euros par an et par élève! La notion de double pleine commence à me fatiguer. Quelle indécence !
Assiduité rime t’elle avec compréhension des matières enseignées ? Il est question de présence pas de vérification de l’aptitude des élèves à avoir compris le contenu des matières enseignées. Si ce texte en reste là et avec cet unique argument, cette société devient débile !
Payer des élèves pour venir suivre des cours ? C’est remettre en cause le fondement de l’école. De mon temps, personne ne se posait cette question. Cela semblait tellement normal de venir suivre les cours !
Aujourd’hui, on va payer pour remonter les statistiques de fréquentation des classes. Je suggère à nos hommes politiques d’instaurer également une cagnotte pour que les dealers ne vendent plus de cheat, également pour tous les conducteurs qui ne brûleront plus les feux rouges et la liste d’exemples serait bien longue...
J’entends nos ministres vanter cette magnifique idée. Facile de s’attaquer à ce fléau par l’attrait de l’argent, mais plus difficile de traiter le mal à sa source : la défection des parents.
Toujours nos mêmes donneurs de leçon qui nous rappellent les bons points et les images. J’ai connu cette époque (même les prix de fin d’année). Toutefois, un petit détail, il ne s’agissait pas de récompenser la présence en cours de l’élève mais de ses capacités ou aptitudes. Petit détail qui à mes yeux a son importance, ne faisons pas d’amalgame !
On nous dit également qu’il s’agit de financer un projet collectif…. Les grands mots sont prononcés. J’ai eu également ce privilège en mon temps. Mais pas pour un motif de présence, pour un motif éducatif : cela s’appelait le voyage de fin d’études. Aucune connotation avec assiduité ou non. Il est vrai qu’à cette époque (années 60-70), ce problème n’était pas d’actualité.
Bref, je pourrais en écrire des pages ; notre société devient folle et elle pense pouvoir avec l’argent, résoudre toutes les carences de notre civilisation éducative.
Que les parents deviennent un peu plus responsables, cela mes réconciliera un peu plus avec notre monde actuel. Malgré les inégalités sociales, c’est de la famille que naissent ou non tous ces maux de la société actuelle. Malheureusement, de nombreux parents sont dépassés et baisent les bras trop facilement (pardon de ce jugement primaire mais si vous doutez de votre possibilité ou de votre capacité à les éduquer correctement, alors n’en faites pas).
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